Sinovi®: Présentation de la méthode
Sinovi®: Qu'est ce que c'est ?
Je tourne ma tête...
je sens que mon cou craque, ou même qu’il me fait mal dans certains mouvements. Pour éviter cette douleur, peut être que je vais diminuer mes mouvements, n’en garder que certains, et me fabriquer peu à peu un cou moins endolori… mais aussi moins mobile.
Ailleurs dans mon corps, c’est mon pied qui, dans sa chaussure, limite les mouvements de ses orteils. Il se limite aussi au talon, où je crois n’avoir qu’un os sous la cheville alors qu’en fait j’en ai deux, posés l’un sur l’autre, et qu’ils pourraient bouger, bien bouger. Mais je l’ignore car depuis longtemps mon pied a réduit son mouvement à cet endroit. Je ne sens même plus que je pourrais bouger, là : c’est un lieu qui dort, un peu comme la belle au bois dormant.
Au dessus, cette raideur de mon pied ne permet pas à ma jambe d’exécuter les mini mouvements qui feraient tant de bien à mon genou quand je marche. Celui-ci, à son tour, est un peu prisonnier : il se débrouille lui aussi avec des mouvements limités. J’arrive quand même à marcher, bien sûr. Seulement, mes articulations n’utilisent pas tout leur potentiel dans ma vie quotidienne.
Et puis, un jour,
à l’occasion d’un exercice, je redécouvre que ma cage thoracique, que je vivais comme une « cage », peut devenir, au lieu d’un bloc rigide, une région flexible, où toutes mes côtes peuvent à nouveau jouer avec ma colonne vertébrale.
Elles peuvent se séparer, se rapprocher, tourner sur elles mêmes. Plus : cette souplesse en arrière de mes côtes libère les mouvements de ma respiration, qui peut se déployer, librement, comme elle ne l’avait pas fait depuis longtemps. Un bien être qui me renvoie à mes souvenirs de petit enfant. Plus encore : ma respiration envahit mon dos, mais le mouvement déborde tranquillement vers les côtés, vers l’avant…
Spontanément, je me mets à l’amplifier, à l’élargir, sans effort particulier. Car restituer une mobilité à un endroit du corps, c’est, très souvent, en faire profiter les régions voisines.
Ce goût de bouger, je l’emporte avec moi.
Loin de l’exercice, il va rafraîchir les gestes simples de ma vie quotidienne. C’est le but de la méthode Sinovi, créée par Blandine Calais Germain, qui rassemble, dans un cours, des mouvements dédiés aux articulations.
En effet, il existe une catégorie de mouvements qui s’occupent précisément des articulations. Dans ces mouvements là, on ne cherche pas la force musculaire, l’entraînement cardiaque, ni à s’étirer, mais à conserver ou retrouver un glissement facile dans chaque jointure, un peu comme on mettrait de l'huile dans un rouage.
Qu'est ce c’est qu'une articulation ? Au niveau du squelette, c'est là où deux os se trouvent unis, dans un contact qui permet de bouger. Certaines d’entre elles permettent très peu de mouvement (comme les sutures du crâne). D'autres au contraire des mouvements amples et bien visibles. On les trouve dans presque tout le corps. C’est à elles que s’adresse la méthode Sinovi.
Le contenu de la méthode
Qu’y –a-t-il de particulier dans cette méthode ? On retrouve dans les exercices trois aspects qui correspondent à trois éléments présents dans ces articulations : le cartilage, la capsule, la synovie.
1°) Observons le cartilage : à l’endroit de la jointure, les os sont recouverts de cette couche blanchâtre et brillante, très lisse. Le cartilage est souvent le grand oublié des techniques de mouvement : tout se passe comme si le fait qu'il se porte bien aille de soi. Et pourtant, l'usure du cartilage va bien souvent créer la gêne ou même l'arrêt de beaucoup de mouvements corporels.
Le cartilage, c’est un tissu hydrophile, c'est à dire qu'il attire vers lui l'eau qui l'entoure, en particulier l’eau de la synovie. Ceci se produit en particulier quand nous mobilisons nos articulations sans pressions. La méthode Sinovi va donc chercher à éviter toute compression sur les cartilages. On va, en particulier, éviter toute mise en charge de l'articulation et le plus souvent celle ci sera mobilisée alors que ses os sont portés par un moyen extérieur (objet, main opposée, écharpe…).
Mais il existe une autre forme de compression, moins connue : c'est que quand un muscle se contracte, autour d'une articulation, il se raccourcit en longueur. Son rétrécissement resserre les os de l'articulation entre eux, et cela crée des compressions au niveau des cartilages. Au cours d'une séance Sinovi, ces compressions ne sont pas souhaitées. C'est pourquoi les mouvements sélectionnés sont souvent passifs : ils ne sont pas faits par les muscles de l'articulation. Ils peuvent toutefois être faits par la personne, sur elle même, mais elle utilisera pour cela d'autres parties de son corps, qui vont faire bouger la région désirée.
2°) Observons la capsule : c’est une espèce de manchon, fibreux, qui entoure les deux extrémités osseuses, comme une gaine étanche. Elle maintient les deux os ensemble, mais tout en leur permettant de bouger. C’est un manchon qui n'est quasiment pas élastique. Dans les mouvement de la méthode Sinovi, on évite toute tension de cette capsule. Pourquoi ? Parce que ceci peut créer des compressions sur les cartilages. C'est pourquoi le mouvement se fait toujours dans des amplitudes modérées. On ne recherche pas à priori l’étirement de l'articulation.
3°) Observons la synovie : on a souvent entendu parler de la synovie qui se trouve dans le genou, grosse articulation. Mais en réalité, il y en a dans toutes les articulations, mêmes celles qui sont parfois minuscules comme entre les phalanges des orteils. La synovie est un liquide qui se trouve à l’intérieur de la capsule. Comme de l’huile dans les rouages, elle permet le glissement des cartilages, et elle les nourrit .
La synovie a une particulartié : elle devient plus fluide quand elle est mise en mouvement. Elle se répartit alors mieux dans l'enceinte capsulaire, et elle hydrate plus facilement le cartilage. C'est pourquoi, dans la méthode Sinovi, on répète toujours les mouvements plusieurs fois. C’est pourquoi on travaille aussi parfois, en musique, en particulier pour le rythme.
La méthode propose
- Des mouvements qui mobilisent particulièrement la synovie,
- Des mouvements qui favorisent la nutrition des cartilages,
- Des mouvements sans compressions sur les surfaces articulaires,
- Des mouvements avec pressions mais dosées ou rythmées,
- Des mouvements qui s’adressent aux enveloppes articulaires : les capsules,
- Des mouvements qui mobilisent les ligaments sans les distendre,
- Des mouvements qui allongent ou décontractent certains muscles pour libérer l’articulation,
- Des mouvements qui renforcent certains muscles pour gainer l’articulation.
Cette méthode répond à une demande identifiée depuis longtemps dans les cours d’Anatomie Pour le Mouvement® : beaucoup de personnes enseignent le mouvement sans savoir que faire précisément pour les articulations.
Que peut apporter cette méthode articulaire ?
- Mieux reconnaître les mouvements articulaires
- Savoir quels gestes sont propices pour chaque articulation,
- Savoir varier le tracé dans un même mouvement
- Savoir alterner les muscles dans un mouvement pour les soulager
- Savoir se protéger de certaines situations agressives
- Eviter certains mouvements a risques
- Prévenir certains risques articulaires
La méthode n’est pas présentée comme une thérapie, même si certains des mouvements mies en jeu peuvent l’être dans des processus thérapeutiques. Son but se limite à l’hygiène, la qualité de vie, la prévention.
La méthode Sinovi® fait partie des répertoires du Geste Anatomique® :
le Geste Anatomique® est la partie pratique du travail de Blandine Calais Germain.
Deux autres méthodes composent ce répertoire : la méthode Abdos sans rique® et la méthode Périnée et Mouvement®